Il y a longtemps, au sud de Raga vivait un chef très cruel nommé Tepta. Il faisait sans cesse la guerre contre tous ceux qui vivaient là, pillait leurs réserves et volait leurs femmes et leurs enfants. A la suite d'une razzia contre le peuple Apma, il avait ramené une captive, une jolie femme du nom de Matanwip, ainsi nommée parce qu'elle était experte dans l'art de tresser les nattes. Le roi Tetpa la gardait jalousement et ne laissait personne s'approcher d'elle. Néammoins elle allait chaque jour à la plage pour y aller les fibres de pandanus qu'elle mettait à sécher au soleil.
De l'autre côté de la mer, à Ambryn, vivait un jeune homme du nom de Laba. Chaque après midi, il voyait en face de lui, sur la plage de Raga, l'éclat de lumière des nattes qui brillaient au soleil. Cela l'intriguait. Un jour, il décida d'aller voir ce qui causait cette lumière. Quand il arriva avec sa pirogue à la plage, à Vasosoda, il découvrit les nattes et la belle jeune femme qui était en train de les laver dans l'eau de mer, et il tomba amoureux d'elle aussitôt. Il voulut l'emmener avec lui dans sa pirogue, mais elle lui demanda de se sauver avant que son cruel maître n'arrive et ne le tue. Laba ne l'écouta pas. Chaque matin, il traversait le bras de la mer avec sa pirogue pour retrouver Matanwip et ils s'aimaient en cachette.
Mais le roi Tepta devint soupçonneux. Un jour, il se cacha derrière un buisson pour guetter et il surprit Laba au moment où il rejoignait Matanwip. Furieux, il prit sa lance et transperça le coeur de son rival, malgré les supplications de Matanwip. Laba rendit l'âme dans les bras de celle qu'il aimait et, avant de mourir, il lui confia un secret. "Quand je serai mort, dit-il dans son dernier souffle, "une liane poussera sur ma tombe, et avec elle tu teindras les nattes afin que mon souvenir reste toujours présent." Depuis ce jour , les femmes de Raga impriment sur leurs nattes blanches leurs dessins faits avec le sang de la liane laba, et elles les mettent à sécher sur les plages, là où autrefois Matanwip rencontrait l'homme qu'elle aimait.
2 commentaires:
Cela fait joliment echo a mon billet d'hier! Merci!
n'est ce pas .
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