30 avril 2010

la calebasse d'avril



Ma petite entreprise me donne bien du travail et bien du plaisir. Merci pour les encouragements et  les emplettes. C'est chouette.  Un haikullage est en route pour Rochefort. Deux haikullages sont partis ce matin pour Porto et un katara pour  Outre Gardon. Quels voyages...

Avril se termine et les découpages de Nouvelles Calédoniennes avec. Ouf.


 En mai, fais ce qu'il te plait. Je suis impatiente.

365 haikus, je les ferai...

29 avril 2010

sous la tôle de la terrasse, le souffle de l'alizé



Le courrier avance. Encore une lettre à Vava et je suis à jour. pas encore le temps d'essayer le pyrographe. Des extravagantes veulent acheter des haikus qui ne sont pas à vendre.  Il y a de nouveaux haikullages dans le store. Comment dit on " mon petit magasin est ouvert " en tchèque ? Je dirais  : muj kramek je utevren mais  j'ai besoin de confirmation.  ( merci Jana, c'est fantastique internet)
Muj kramek je otevren , j'étais pas loin...
 C'est pour le mailing ( ah ah ah)...

















Affamé, l'amour a dévoré les ustensiles dont j'ai l'usage : peigne, couteau, brosses, ciseaux à ongles, canif. Affamé,  l'amour a dévoré l'usage que je fais de mes ustensiles : mes bains froids, l'opéra chanté dans la baignoire, le chauffe eau éteint qui ressemblait portant à une usine.
L'amour a mangé les fruits sur la table. Il a bu l'eau des verres et des jarres. Il a mangé le pain qu'on avait caché à dessein/ Il a bu les larmes des yeux qui, personne ne le savait étaient rempli d'eau.

L'amour est revenu pour manger  les papiers,  où sans réfléchir, j'avais recommencé  à écrire  mon nom.


JCMN

28 avril 2010

Juste le début. Et la fin.


Parmi les poètes que nous a fait découvrir  Cleonice, notre professeur de littérature brésilienne à Lisbonne : Joao Cabral de Melo Neto. En baguenaudant sur internet, je tombe sur un texte tiré de Os três mal amados ( les trois mal aimés) :



Joaquim:
O amor comeu meu nome, minha identidade, meu retrato. O amor comeu minha certidão de idade, minha genealogia, meu endereço. O amor comeu meus cartões de visita. O amor veio e comeu todos os papéis onde eu escrevera meu nome.
(...)
O amor comeu na estante todos os meus livros de poesia. Comeu em meus livros de prosa as citações em verso. Comeu no dicionário as palavras que poderiam se juntar em versos.

Faminto, o amor devorou os utensílios de meu uso: pente, navalha, escovas, tesouras de unhas, canivete. Faminto ainda, o amor devorou o uso de meus utensílios: meus banhos frios, a ópera cantada no banheiro, o aquecedor de água de fogo morto mas que parecia uma usina.
O amor comeu as frutas postas sobre a mesa. Bebeu a água dos copos e das quartinhas. Comeu o pão de propósito escondido. Bebeu as lágrimas dos olhos que, ninguém o sabia, estavam cheios de água.
O amor voltou para comer os papéis onde irrefletidamente eu tornara a escrever meu nome.
O amor roeu minha infância, de dedos sujos de tinta, cabelo caindo nos olhos, botinas nunca engraxadas. O amor roeu o menino esquivo, sempre nos cantos, e que riscava os livros, mordia o lápis, andava na rua chutando pedras. Roeu as conversas, junto à bomba de gasolina do largo, com os primos que tudo sabiam sobre passarinhos, sobre uma mulher, sobre marcas de automóvel.
O amor comeu meu Estado e minha cidade. Drenou a água morta dos mangues, aboliu a maré. Comeu os mangues crespos e de folhas duras, comeu o verde ácido das plantas de cana cobrindo os morros regulares, cortados pelas barreiras vermelhas, pelo trenzinho preto, pelas chaminés.  Comeu o cheiro de cana cortada e o cheiro de maresia. Comeu até essas coisas de que eu desesperava por não saber falar delas em verso.
O amor comeu até os dias ainda não anunciados nas folhinhas. Comeu os minutos de adiantamento de meu relógio, os anos que as linhas de minha mão asseguravam. Comeu o futuro grande atleta, o futuro grande poeta. Comeu as futuras viagens em volta da terra, as futuras estantes em volta da sala.
O amor comeu minha paz e minha guerra. Meu dia e minha noite. Meu inverno e meu verão. Comeu meu silêncio, minha dor de cabeça, meu medo da morte.

As falas do personagem Joaquim foram extraídas da poesia 
"Os Três Mal-Amados", constante do livro "João Cabral de Melo Neto - Obras Completas",Editora Nova Aguilar S.A. - Rio de Janeiro, 1994, pág.59.

Je le traduirais bien mais d'abord je dois répondre au courrier, j'ai trop de retard.

Juste le début. Et la fin.

L'amour a mangé mon nom, mon identité, mon portrait.  L'amour a mangé la certitude de mon âge, ma généalogie, mon adresse. L'amour a mangé mes cartes de visite. L'amour est venu et il a mangé tous les papiers où j'avais écrit mon nom.

L'amour a mangé sur l'étagère tous mes livres de poésie. Il a mangé, dans mes livres en prose, toutes les citations en vers. Il a mangé dans le dictionnaire tous les mots qui auraient pu s'assembler en vers.


...


L'amour a mangé ma paix et ma guerre. Mon jour et ma nuit. Mon hiver et mon été. Il a mangé  mon silence, mon mal de tête, ma peur de la mort.




J'ai bien peur que peu de textes de Joao Cabral de Melo Neto  ne soient disponibles en français. Il est mort il y a dix ans et on parlait de lui pour le Prix Nobel. 






27 avril 2010

more shopping


Je remercie du fond du coeur (  from the bottom of my heart ?) ma première acheteuse. Son paquet est parti ce matin avec des jolis timbres en courrier prioritaire et le sourire de la postière.

Comme moi, il y a 6 mois, elle trouve qu'il y a de bien jolies choses sur Etsy.com.

Quelques exemples


des fingers puppets cards

Jane Austen words magnet set

sun disk dangles

coffee sack baskets

more finger puppets ( M. a eu les Ramones pour son Noël)

more earrings ( les filles ont  eu ça pour Noël et la créatrice est à paris, c'est moins cher en frais d'expédition)



et qu'on achète ou qu'on vende, ça fait du bien à notre anglais.

Avec ma première vente, je sais comment je vais dépenser mes sous...

Et bien sûr le quotidien :

26 avril 2010

Shopping





Petit saut en ville pour faire quelques courses dans des vrais magasins.  Un thé bleu à la toujours aussi reposante maison de la Corée. des cadeaux pour  celles de mai, du niaouli pour Naziha ( enfin) et le tant désiré kit de pyrogravure comme au Centre aéré quand on était petits de la même couleur que le livre pour Leila . A moi les bambous gravés !

Quant à l'autre petit magasin , ici , quelques explications.

 Pour acheter, il faut  s'enregistrer ( register)  en haut à droite afin de pouvoir  remplir son panier ( cart). Pour le règlement, on peut utiliser le système pay pal  ( sécurisé, je l'ai utilisé  pour faire mes cadeaux de Noël l'an dernier sans aucun souci) mais aussi tout autre forme de  paiement.

  J'adore jouer à la marchande,  j'adore avoir des visiteurs mais  je confesse que les histoires d'argent entre nous, ça me dérange.

25 avril 2010

Surprise !


Il a d'abord fallu comprendre ce qui était écrit en anglais. Le vocabulaire du commerce, du e-commerce étant une langue totalement étrangère.
 Heureusement  en envoyant des messages de détresse, un providentiel Sébastien m'a répondu en français et j'ai tout compris ou presque.
Ensuite il a fallu trouver une bannière ( banner) la difficulté étant le format.



et j'ai choisi autre chose.

Puis une image pour mon profil ( avatar)








et j'ai choisi autre chose.


Expliquer ce qu'on voulait faire. En anglais. Merci  Robert, merci Collins. ça c'est un sacré bon training pour préparer le voyage de fin mai en NZ.

Et plus dur encore qui on était. Est ce que je sais moi qui je suis ...

Jusqu'au summun de la difficulté, le noeud du problème : fixer un prix en dollar US. Là j'ai eu un éclair de lucidité : Am I crazy or what ? What am I doing ? US dollar ?  ( 1 dollar = 0,75 euro c'est ça ?)

Je me suis souvenue des mots de la strange lili : " ça va pas la tête, tu crois que des haikus ça se vend ?  et aussi des mots d'encouragement de mes fidèles lectrices ( lecteurs ?) Je suis d'accord avec the strange lili des haikus ça ne se vend pas mais alors ça voulait dire exit le etsy shop. Tiraillée que j'étais...

D'accord c'est fait avec des emballages de saumons collectés par papi mais le saumon c'est pas donné. Dois je reverser un pourcentage à papi ? Et puis zut c'est une "oeuvre" unique.

 J'ai mis 40  dollars sur l'étiquette et puis j'ai voulu baisser les prix mais on ne peut pas revenir en arrière, voilà pourquoi le N°1 coûte 40 dollars et les autres 30.
Quant au shipping, je laisse ça  pour lundi, j'irai faire peser  par ma postière préférée. Je peux déjà dire qu'il y a trois tarifs : zone 1 : océanie, zone 2 : europe zone 3 : le reste du monde.
bon window shopping, c'est ici... et ça  ( qui peut aider)

Pour l'instant, c'est un tout petit magasin de rien du tout,  une échoppe,  ce n'est pas la galerie farfouille, vous ne vous perdrez pas. Et c'est bien rangé. J'attends vos remarques et conseils...

Et bon 25 avril à tous. Je n'ai pas d'oeillets rouges à vous offrir mais quelques hibiscus feront l'affaire. Et bien sûr les haikus d'hier et d'avant hier...



24 avril 2010

la pêche aux pintadines


Moi ce qui me plairait ce serait de prendre mon kayak tous les matins,( comme ce matin),  descendre la rivière de Gélima jusqu'à la baie de Canala, faire une petite halte sur une plage et ramasser des pintadines  près des racines de palétuviers avant de regagner le wharf.


Les pintadines ne sont pas des volailles mais un genre d'huitre plate, dont la coquille m'a tout de suite plu.

23 avril 2010


Il y a eu tressage ce matin sous le Bois de fer. Apprendre à finir. J'ai fini et je n'ai qu'une envie : recommencer. Apprendre à recommencer.

Dominique A. chante  dans le poste :

Les baisers reçus 
savais tu qu'ils duraient 
qu'en se mordant la bouche 
le gout en revenait.

J'ai passé l'après-midi à  vous  préparer une petite surprise pour le 25 avril. 25 de Abril. J'espère qu'elle vous plaira, ma petite révolution. En tout cas, elle me donne du fil à retordre. Du coup, j'ai pas fait mon haiku. Mais j'ai appris à dire os de seiche et plume ( sergent major) en anglais :cuttlebone and nib , enfin c'est ce que me dit  mon Robert et Collins...

22 avril 2010

courrier en attente



On ne se sentait pas très concernés par ce nuage de cendres ici à l'autre bout du monde.  Jusqu'à ce que l'affichette soit placardée sur le mur de l'OPT : plus de courrier pour l'Europe.  Et plus de courrier non plus en provenance d'Europe. Une semaine sans courrier, imaginez.

9 tonnes de lettres et de paquets en attente... Résultat : les katara  ne sont pas près d'arriver à destination.

Heureusement il reste internet. Je reçois des nouvelles parfois inattendues avec ce blog.

 M. L, le voisin de la petite maison d'Aytré,  celle où je passais  mes vacances  ( entre 69 et 76 ?)  me donne des nouvelles de la route de la plage.  Elle est bien dans une zone noire et comme 40 maisons  derrière la dune, elle devrait être démolie.
Mais  personne ne veut quitter sa maison .
 Je trouve fantastique que M. L, sans doute le fils de l'autre M. L ait gardé sa maison pendant toutes ces années.

ça fait plus de trente ans que pépé a vendu la maison parce que nous n'y passions plus assez de temps. Pour nous punir, je crois qu'il avait dit.  La zone noire anticipée.

eh oui car c'est jeudi ( bouton sur le nez  et chat dans les pattes ...)

21 avril 2010

moustiques


Découper  le journal quotidiennement est une autre façon de le lire. J'apprends par exemple qu'un wombat, animal dont j'ignorais l'existence et qui est d'ordinaire pacifique a attaqué sauvagement un homme de 60 ans,en Australie Ici pas de wombat fou mais des moustiques plus enragés que jamais. Lion- tigre est la réponse quotidienne à leurs attaques. Mon voisin me fait remarquer le design désuet des emballages. 





Le nuage semble s'effilocher ou  alors les avions apprennent à slalomer entre les cendres, la fièvre tombe, la petite diète thé vert et miel fait son effet. Avril défile à toute vitesse. A Rio, des voix s'élèvent contre les malotrus qui ont profité des inondations pour écrire sur le Christ du Corcovado  : quando os gatos  nao estao, as ratos fazem a festa. ça aussi c'est le journal que je découpe qui le dit. On dit même qu'une récompense est offerte à qui dénoncera les coupables.

20 avril 2010

gosto muito ( de viajar, dos vulcoes, das nuvens)



J'aime beaucoup les volcans. J'aime aussi beaucoup les nuages.  Je me souviens que le restaurant que Heinrich et Michelle projetaient d'ouvrir à Sao Miguel s'appellait o vulcao  et que je m'étais régalée à dessiner des dizaines de logos. Malheureusement le restaurant n'ouvrit jamais.



J'aime aussi beaucoup les haikus et comme 365 haikus ce n'est pas encore assez, voilà les barquettes de haikus.



Mais tout ça je l'ai fait hier car aujourd'hui, je suis  au fond du lit. 

19 avril 2010

la lettre



Dans la boite en plastique du bouquiniste, c'est la première sur la pile. L'écriture est jolie, le nom de la destinataire  attrayant. C'est aussi la seule qui est encore cachetée. Je l'achète sans hésitation. Je la mets dans mon sac avec l'idée de l'ouvrir plus tard et de rêver à ce qu'elle contient.
Je suis sûre, bien sûr, que c'est une lettre d'amour jamais arrivée à destination. A. Turner ne saura jamais
 que B. Dutton ne pensait qu'à elle, n'attendait qu'un signe de sa part pour qu'il la rejoigne à Bunbury ( West Australia). C'est sûrement un coup de la logeuse,  cette peste de Mrs Molden qui ne voulait pas  de ça chez elle.

Mais dans l'après midi, une petite fille est venue  me demander si c'était moi qui, le matin avais acheté la lettre  et si je l'avais ouverte. 
Je l'ai ouverte avec elle et nous avons été bien déçues. Pas de lettre d'amour de Mr  Dutton mais des bons d'assurance  de septembre et octobre 1948.



Je me souviens d'un haiku de Bashô, entrelu à la bibliothèque de Bagnolet.

18 avril 2010

Tuer l'année en avril


Sarèxwada , la fête de la nouvelle igname veut dire littéralement : tuer l'année, en xârâcùù. On a recommencé samedi, au bord de la mangrove.

Une année aussi bien "tuée" devrait laisser le champ libre à la nouvelle pour s'épanouir . Bonne nouvelle année, donc.


J'ai  appris à dire "je t'aime" avec d'excellentes professeures ( na xwèrii ro) . J'ai appris dans quel sens s'enroulent les tiges d'ignames autour des piquets. J'ai  aussi  appris à  ficeler le poisson fumé dans les feuilles de chou kanak ( des papillotes sans papier d'alu)...