31 mai 2009

J'ai dû rêver trop fort


Hier, mon Anje m'a montré ses poupées-tracas qu'elle a fabriquées avec son papa et qu'elle garde précieusement dans une trousse. 
Hier, quand je me suis couchée et que j'ai cherché mon vieux pull en cachemire plein de trous sans lequel je ne peux pas m'endormir, il n'était pas sous mon oreiller mais il y a avait autre chose.  La petite souris était passée. Il était plus de minuit. J'ai posé l'objet à côté de l'oreiller.  C'était un livre que quelqu'un(e) avait glissé là.  Parfaitement à sa  place. Oreiller d'herbes de Soseki. C'était signé d'une jolie lettre M comme aime. J'ai bien de la chance. J'ai lu les premières lignes. 

Je gravissais un sentier de montagne en me disant : à user de son intelligence, on ne risque guère d'arrondir les angles. A naviguer  sur les eaux de la sensibilité, on s'expose à se laisser emporter. A imposer sa volonté, on finit par se sentir à l'étroit. Bref, il n'est pas commode de vivre sur la terre des hommes.
Lorsque le mal de vivre s'accroit, l'envie vous prend de vous installer dans un endroit paisible. Dès que vous avez compris qu'il est partout difficile de vivre, alors naît la poésie et advient la peinture.
Chapitre 1  Soseki  Oreiller d'herbes
Si j'en crois tout ce que j'ai vu hier, Canala n'est pas un  endroit paisible. Quant au mal de vivre, il y a des remèdes ( le goût de la cerise, un poster de Cantona, des cadeaux sous l'oreiller, les mots doux apportés par le vent, par la toile d'araignée et ceux apportés par le facteur...)

30 mai 2009

Le goût de la cerise





Tu veux savoir ce que j'ai acheté au marché ? 
 Aujourd'hui, c'est un marché très différent. Bouclé en 30 minutes avec sac à dos. D'habitude ça dure deux heures, avec arrêt palabres toutes les dix minutes autour de midi.
 Mais aujourd'hui, j'avais rendez vous sur le chemin. Le chemin Kanak. A 10 heures et des poussières d'étoiles. Un chemin qui a parcouru 25 ans en 50 minutes et des larmes. Un chemin qui mène à la grande case du Centre Tjibaou de la presqu'île de Tina.  Avec Elie et Basile comme guides. 

Aujourd'hui, le marché c'est la première cerise. Offerte par le maraîcher de Pont l'Abbé.  Je lui en ai acheté une poignée  à prix d'or.  Celles que Mmes les pies et les tourterelles avaient daigné nous laisser.  Le goût de la cerise ( + looking for Eric avant hier) m'a bien remonté le moral que j'avais brutalement dans les tongues. Non sans raison.

Pendant toute la matinée, j'ai sucé le noyau au fond de la salle obscure à regarder des images d'un pays où je vais habiter à ce qu'il paraît. Comme cela est étrange.

29 mai 2009

swedish worrybird


Cecilia se plaint que je ne parle jamais d'elle ni qu'il n'y a jamais de photo d'elle ici. C'est faux.
Ce qu'elle ne sait pas c'est que je collectionne les blogs  faits par des Cécilia. 
 Sur celui ci, j'ai acheté un worry bird. Comme j'ai attesté sur l'honneur que je ne mettais pas dans mes malles de corbeau empaillé, je me suis trouvé un compagnon légal : un oiseau à soucis suédois. Un oiseau suédois à soucis plus exactement (ou un oiseau-tracas suédois). Il est en laine bouillie. Je ne l'ai pas encore reçu mais je l'aime déjà. Au passage, j'ai découvert un hypermarché parallèle virtuel et planétaire d'objets artisanaux et   artistiques.  Etsy.  Je me demande si je ne vais pas ouvrir une succursale sur mon blog.


28 mai 2009

chez le barbier



autoportrait chez le barbier.  Je me souviens de celui du Chiado ( Lisboa) qui s'appelait Campos. Je me souviens du barbier de ce village de Tunisie où nous avions passé ( enfin) une journée délicieuse puisque normale; VOUS VOULEZ ALLER Où ? MAIS IL N'Y A RIEN À VOIR LÀ BAS. JUSTEMENT C'EST POUR çA QU'ON VEUT Y ALLER.. Je me souviens qu'un bref instant je t'ai envié d'avoir de la barbe pour pouvoir t'asseoir dans ces fauteuils rouges. Un bref instant. 
L'autre photo, c'est le salon de thé. Il me rappelle les Musardises où nous allions parfois  engloutir un mille feuille ou un fraisier pour oublier ces chiens d'Orléanais.

beautiful and sweet



Elle a dit : c'est fou tout l'amour qu'il y a dans ce monde, heureusement d'ailleurs.  
On pensait tous la même chose, nous autres, le public. C'était une belle soirée.
 Je l'ai trouvé beautiful et lui, je l'ai trouvé sweet.( pas terrible comme critique musicale )
La même impression que l'été dernier( notre photo, à vous de les reconnaître). De générosité. De vérité.  C'était les deux artistes  dont j'avais acheté les disques et je n'étais pas la seule. Et justement ce sont eux qui sont revenus. 
J'ai dit : we keep in touch. Elle a dit : sure, darling. Soon in Paris. J'adore qu'on m'appelle Darling.
Rochefort en accords, cette année, ce sera sans nous. (  Gens et choses qui vont nous manquer)

27 mai 2009

Nature morte aux pivoines et chat-fleur





Mifi se prend pour un coquelicot et les pivoines du marché tiennent la promesse de leur marchand. Oui ces petits boutons donneront des fleurs grosses comme celles-ci, oui.
A  part ça, une bonne nouvelle : léa est de retour.

26 mai 2009

Good job



Avec le papier bulle du Lit qui vole, j'ai emballé le tableau  qui m'avait été commandé par les Locataires. Nous l'avons livré à A DOMICILE  avec le champagne et les bulles. On a gardé le meilleur et oublié le pire. Avec une petite larme de joie. Mission accomplie. Good job.

24 mai 2009

De l'autre côté



Du drap blanc , du miroir magique ou de la terre, qu'est-ce que tu as vu ? 

J'ai vu des poissons clowns, le fameux serpent de mer qui mange les oeufs et les doigts des pieds, des plongeurs sans palmes avec de l'eau dans le  masque, des amphores, des murènes, des coraux...

le goût du fraisier



 Joli mois de mai.  Retour des fraisiers dans les pâtisseries.   Depuis toujours, l'annonce d'une année écoulée.  Et le goût du fraisier annonce l'inégalé goût de la cerise. Ah le goût de la cerise.
It remains me another cake eaten with Philippe one year ago at Bill's in Lewes, Sussex. More a cheese cake with strawberries than a fraisier. 


23 mai 2009

1 potato 2 potatoes 3 potatoes







L'intérêt du grand ménage de printemps  sans fin, c'est les surprises  et les  petits trésors : exemple dans la cuisine,  des pommes de terre oubliées depuis des mois voire des années. 
Des mandragores, a soufflé l'une. 
Des  petits monstres  en tout cas et  en grand conciliabule...

22 mai 2009

joli bouquet










Les tulipiers de Virginie  de la Corderie sont en fleurs et sur le chemin de Charente, on a beau dire aux petits filles qu'on ne cueille pas les coquelicots, la tentation est grande. 
 Il y a des bleuets  sur la cheminée.

21 mai 2009

autoportrait à la bouilloire tachée et aux coquillettes attachées


Tandis que la jeunesse engloutit des bolino japonais, Mère C comme courage finit les coquillettes qui ont encore attaché et surprend son reflet dans la bouilloire tachée, bonne à jeter , impossible à nettoyer et avec laquelle, en plus, on se brûle systématiquement les doigts. Typiquement l'achat raté  ( Bordeaux, 2004 ?)
Coquillettes : je me souviens que Josine quand elle venait en France rapportait toujours des pâtes Rivoire et Carret.
 Je me souviens que dans les pâtes Milliat Frères, on trouvait des diapositives qu'on rangeait dans une boîte  qui imitait un tartan .  Est ce que n'était pas une série sur les Merveilles du monde ? Ou bien ce n'était pas des diapositives mais ces  disques qu'on glissait dans une visionneuse et qu'on regardait pendant des heures.
C'était la coquillette de Mme Perec.

Déménageur ( le sandwich et les épaules)



Déménageur. Les mots ont souvent un goût. Pour moi, celui du sandwich. Il n'est pas un sandwich dans lequel j'ai croqué qui ne me rappelle les propos cruels du médecin de famille qui nous soignait  dans l'enfance.  Le docteur Mounier, je me souviens de son nom. 

Nous l'avions consulté pour de terribles cauchemars qui me réveillaient chaque nuit. 
C'était peu de temps après une opération des amygdales et des végétations à l'anesthésie ratée et je me souviens encore des bocaux plein de sang qui m'entouraient sur la table d'opération et du masque qu'on m'avait remis sur la bouche pour me rendormir.

Cette opération très en vogue dans les années 60  eut sur nous un effet étonnant. De maigrichonnes nous passâmes à rondouillardes, état qui ne devait plus jamais nous quitter.

Le jour de la consultation, le médecin me prescrit des cachets roses qui avait un goût de chocolat et me conseilla d'arrêter les sandwiches de déménageur et de faire du sport , alors que je descendais de la balance.  Je fis de la natation  et je coulais. Et j'y gagnais des épaules de déménageur.


20 mai 2009

Natures mortes avec du rose (chat, lustre et nouilles)








1)Beau chat très photogénique cherche famille d'accueil avec rosier. A cat is a cat is a cat is a cat is a cat is a cat is a cat is a cat is a cat

2)Pour la première fois depuis qu'on l'a installé, j'ai allumé les bougies du lustre pas du tout pratique, acheté il y a des années. T'inquiète, j'ai soigneusement soufflé les bougies avant d'aller au lit et je ne l'ai pas mis dans les malles. Par contre, j'ai glissé les lampes frontales pour la mangrove au clair de lune.

3) Maintenant le mardi, c'est nouilles japonaises (la 2è gratuite chez M.) Ils adorent, je ferme les yeux. Mais c'est la dernière fois.

19 mai 2009

Fermeture



On a fermé les malles. On a enlevé les anciennes étiquettes et on en a collé de nouvelles. On a écrit ton nom et le nom du village où tu habites.  On a numéroté les malles. On a rajouté le sèche-cheveux. M. a consenti à mettre un poster pour décorer sa chambre. 
Au dernier moment, j'ai glissé quelques feuilles du gingko, une petite aquarelle des 50 ans d'une vieille dame moribonde et la sculpture animée en papier que nous avions  achetée à St Ives  (Cornwall) à la Tate  et que nous n'avons jamais construite vu la difficulté de la tache. Voilà les dés sont jetés et les malles sont fermées.  Mercredi elles partiront vers le Havre.  Et nous un peu aussi.

17 mai 2009

autre fenêtre


Le théâtre. Hier dans la boîte à lettres, lieu de toutes les aventures : l'extrait de naissance de l'arrière arrière  arrière petite fille de K. (anooooooooooooooooooooooooooooooooooooo)
et l'alléchant programme de la saison 9-10 du théâtre de l'Odéon  ( Olivier Py). J'ai ouvert la fenêtre, j'ai respiré, je me suis rafraîchie. Du coup, j'ai trouvé mon idée de cadeau d'Anne Hiversaire .  Comme ça tu penseras à nous toute l'Anne-ée jusqu'en mai. 
et glâné au fil des pages, des mots.  Fenêtres.

"Qui que soyez, parlez, parlez-moi
Que j'entende enfin une langue humaine" Jean Pierre Siméon

"Les questions sont le fond du monde" Dimitris   Dimitriadis

"Flores para los muertos, flores-flores...." Tennessee Williams

"Ce qui existe ne nous suffit pas. 
C'est ça notre erreur, mais elle est inévitable" DD

"Elle est si belle  qu'on est forcé de se demander pourquoi" Olivier Py

"_ Moi je m'appelle Impatience
_Quel nom étrange. Qui te l'a donné ?
_Toi, mon amour"

       Olivier Py



fenêtres






Dans la classe de CM2, sur la table du fond est posé un vieux  atlas des colonies françaises. Il est ouvert comme par hasard  à la page Océan Pacifique.  Kanala est sur la carte mais avec un K.  Il y a une ligne  qui part de l'Australie et qui dit : Sidney, Wellington, Valparaiso, Buenos Aires, Rio de Janeiro. C'est exactement ce qu'il me faut  quand je rentrerai moi qui ne suis pas encore partie.
Les  cartes sont des fenêtres. Les livres sont des fenêtres. Les films sont des fenêtres. Les poèmes aussi. Les tableaux. Nos rêves.  Certains blogs.  Sur l'un d'eux, j' ai copié ceci.
. Through imagination, you can pass over insurmountable walls without leaving any trace of yourself, and you can always go back. Now the question is: once out, why go back? That has to do with the credibility of reality. You have to go back and see what your reality is. In fact, through dreaming, you have the opportunity to tolerate some of the unchangeable hardships of life. You get out, you dream, you are refreshed and you go back. It’s like being in a stuffy room and opening a window. You let the air come in and then you breathe. In my mind, our dreams are windows in our lives and the meaning of cinema is in its similarity to this window.
                                Abbas Kiarostami
Ce n'est pas l'envie qui me manque d'ouvrir la fenêtre et de faire des avions avec :
la déclaration d'impôts, les lettres menaçantes du banquier, les extraits de naissance, les factures d'ordures ménagères, les pv, les évaluations sur le passé composé ...

Justement un petit film m'aurait fait du bien mais le nez dans les inventaires, j'ai raté l'heure du cinéma.

16 mai 2009

sieste


Entrée du square Parrat. Vacances de printemps.  Il est recommandé de s'abstenir de s'étendre sur les pelouses.

S'étendre et même faire la sieste  sur les pelouses d'un jardin public est pourtant un plaisir sans nom. J'ai en magasin de mémoire quelques souvenirs de pelouses inoubliables qui se reconnaitront .

15 mai 2009

Albertine retrouvée




Fidèle au rendez vous. Albertine, c'est le nom du rosier, si vous avez manqué les épisodes précédents. C'est une visiteuse , un jeudi de l'Ascencion qui nous  l'a appris. Ce jour, où on avait ouvert la maison pour Artistes à Domicile.

Tous les ans ,  je trouve qu'elle ressemble à la rose qui parle de Peau d'âne, la première rose d'Albertine.
Sur la table, il y a une grosse bête qui ne verra jamais la première rose .( On est bien peu de chose et mon amie la rose me l'a dit ce matin.)





14 mai 2009

autoportrait en jeune maman


C'était il y a très longtemps quand les petits garçons trouvaient que leurs mamans étaient des anges. Maintenant, ils trouvent que,  ma parole, c'est à la recherche du temps perdu ton truc. Wébé dirait : c'est bouffon.

Vinte minusculos amigos










Le sabre d'abattis de Robinson  paraissait tout petit, seul sur la table mais photographié au pied des canisses, c'est une autre histoire.  Il est immense.  Question d'échelle. 
J'y pense en photographiant le contenu de la lettre recommandée que je suis allée chercher à la poste ce matin. J'appréhendais son contenu ( quelle minuscule galère  m'attendait ? ) 
Au lieu de ça, 20 minuscules menino Jesus de Capelas.  Conforme à ma commande, excepté l'échelle. J'avais omis de préciser la taille.  Mais comme dit Anje, ils sont trop mignons. Ne me demandez pas ce que je vais en faire mais c'est sûr, je les emmène à Canala. Merci Maria Emilia, votre français est parfait, on voit que vous avez un excellent professeur.
Par ailleurs, Wébé Dubois me réclame des photos de la rue Louise Michel à Rochefort. Après avoir peiné à la trouver, je découvre  qu'elle n'est pas terminée et que la plaque n'est pas installée. Pire les riverains ignorent même son nom.  Louise qui ? Ben vous nous l'apprenez...