31 janvier 2008

En janvier, je perds (momentanément) le fil mais je renoue d'autres liens




Janvier. Fructueux voyage à Lyon. Pour voir Naziha et comment se sortir de l'injustice qui lui est faite. Soyeux, canuts, traboules. Donc, résister. Tisser. Dénouer, nouer, renouer. L'espoir renoué. Dans le train du retour, j'écris une lettre au Ministre dans ma tête et je finis les Trois soeurs au buffet de la gare de St Pierre des Corps où j'ai changé. Comme une scène de théâtre. J'écris au Ministre sur du papier. Je reçois le 14 un bel accusé de réception. AR en lettres orange sur fond gris. Assez bonne pour faire l'instit aux petits francophones de Prague pendant 25 ans et plus bonne à rien du jour au lendemain. Obligée de passer un concours pour devenir ce qu'elle a toujours été. Pincez moi, je rêve... J'attends la réponse du Ministre. Je rêve. Fructueux voyage à Lyon, même Lucie passe par là et la belle kiki Mastroianni aussi. Et véro et flo...

La graine et le mulet avec Naziha, le petit déjeuner à Villeurbanne chez Laurence et Hervé, Praha, Lisboa, travessa de Santa Quitéria, allers-retours dans le temps. Difficile de trouver le sommeil. J'avais 25 ans, j'avais 35 ans.
Françoise m'envoie des coupures de République du Centre. Mon professeur de français de 5ème serait un dangereux prédateur. Je me creuse la mémoire, je me souviens de sa tête, de son nom mais je n'ai aucun souvenir. Tant mieux. Je ne témoignerai pas.

Michel Mabit m'envoie les voeux du Dalai Lama et cherche de nouveau des donateurs pour financer les études de psychologie d'Iris, une jeune amie péruvienne. On don
ne 10 euros par mois pendant un an ( ou plus ou moins) et une jeune femme peut de l'autre côté de l'Atlantique faire des études. C'est simple et généreux de sa part . Et réalisable de la nôtre. si le coeur vous en dit. Michel Mabit - 150, rue faventines - 26000 Valence - Tél : 06.71.97.24.84 / 04.75.25.75.74. - E.mail : michelmaby@free.fr

Ody, ma colocataire, bonne fée de mes années d'apprentissage apparaît comme par enchantement et me donne des nouvelles et des photos d'Eden, son bébé qui avait 1 an en l'an 82. Si je compte bien, elle a ou va avoir 26 ou 27 ans. Et moi j'avais 20 ans. Ody est toujours peintre. Et moi je ne suis plus journaliste.

J'ai passé deux jours hors du temps, entre deux eaux. A me demander, si j'allais m'asseoir ou rester debout, changer le tabouret de place, jouer de l'accordéon ou chanter ou les deux. Dans le café ou sur le plateau.A me demander où les spectateurs allaient s'asseoir. Toujours cette difficulté à choisir entre les différentes possibilités. Il faut choisir ton camp. Comment font les autres. La totale panique au moment de commencer. La délivrance enfin quand ça a commencé.
Un rouvre vert au bord de l'onde, ce rouvre a une chaîne d'or. ça me ronge le coeur, je vais vous faire ma confession. Et puis à plus personne jamais. Voila je le dis, c'est mon secret. Je ne peux pas me taire. Au début, il m'a semblé bizarre. Après, je l'ai plaint, après, je l'ai aimé, je l'ai aimé avec sa voix, ses paroles, et ses malheurs... ça valait le coup de rater le festival de la bande dessinée.

Entendu Taniguchi à la radio. Chaque mois, il va au zoo de Tokyo observer les éléphants. qu'est-ce que je pourrais faire chaque mois.


Vu et adoré la visite de la Fanfare.

L'ABC a donc fermé. C'est fait.


Fini et adoré le livre de Dina de H. Wassmo.


Quel beau mois de janvier. Bonjour février. Qu'est-ce que je vais adorer en février ?

29 janvier 2008

Merci Claire, Joelle, Sophie, Colette, Nicolas, Olivier, Xavier, Claude, Eric, Nicolas, François ....



Balthus


Et aussi merci Monsieur Tchekov.
Et aussi Macha, Olga, Irina, Nata
cha, Anfissa, Andrei Verchinine, Tcheboutykine, Rodé, Fedotik et les autres...
Deux jours avec Claire Lasne et son ami Tchekov dans ce lieu étrange et quand même magique, o
ù pour cause travaux, notre joli petit théâtre de la Coupe d'or a échoué ... au bord de la Charente, inondé de soleil.
Choisir un personnage des Trois
soeurs, fabriquer un monologue, le mettre en scène et choisir même l'endroit d'où les autres vont me regarder. C'était dur, ça semblait impossible mais en fait possible, grâce à tous ses regards d'inconnus bienveillants et si différents.J'aime beaucoup cette photo. C'est la fin. Le soleil inonde le café. On range les chaises. Chacun va repartir vers sa vie.



Difficile de débarquer de ce court voyage au centre de nous mêmes. Un journée de flottement.
Merci encore Père Noël pour tes beaux cadeaux.

http://www.theatre-coupedor.com/

Le prochain et dernier stage ce sera avec Alexis Armengol, metteur en scène de 7 fois dans ta bouche Samedi 15 et dimanche 16 mars 2008.


24 janvier 2008

objet N°6 : le télécran (et son champion)

Moi qui n'ai jamais su tourner les boutons correctement, je suis admirative devant ce jeune péruvien, né à la clinique du bon Jésus, il y a 15 ans et des, un certain Mano A. qui sans râture vous reproduit la Liberté guidant le peuple ou le radeau de la Méduse, les yeux fermés.

Modèle original, ayant appartenu aux enfants Auffray, reçu en héritage par le jeune Mano, ce Télécran est en piteux état, rafistolé avec du sparadra ( ça s'écrit comment sparadrat, sparadrac, sparadras, maître Capelo ?)
Est-ce qu'il y a des championnats de France de Télécran ? du Monde ?

Objet N°5 : Mum and Dad's american mug

C'est une tasse qui vient du paradis perdu (de nos parents). Avant notre naissance.
Il y a une chanson " Ah, c'était bien, ah c'était bien quand on était chez les Ricains..." qui sort de la tasse quand on la remplit
Sous la tasse, il y a écrit US et une année.La tasse est d'une couleur étrange, d'une matière étrange. Il y a quelques années, Nicolas A., brocanteur averti qui collectionnait les objets en bakélite m'avait appris le mot. Bakélite.
C'est un vestige. Un objet sauvé du naufrage. Le départ des Américains. US GO HOME.
Voilà papa et maman qui s'étaient rencontrés chez les Américains sans boulot. De Gaulle au poteau...
Pour se consoler, nous mangeâmes religieusement des corn-flakes avant l'heure et nous bûmes du coca, itou. Nous reçûmes chaque année des cadeaux magnifiques de Denise, l'amie de maman ( qui épousa un Américain et partir vivre là bas, près du paradis) Nous eûmes pour Noël des lego, des sweat-shirt University of Maryland...

la tasse en bakélite est un objet multiple. J'en ai un exemplaire. Il en reste plusieurs dans le placard à Fleury et à Montreuil aussi.

L"ABC ferme mardi mais en fanfare...


On apprend à l'instant que l'ABC rue Pierre Loti à environ 123 mètres de la maison, (presque notre 2ème salon) ferme définitivement ses portes mardi avec projection de LA VISITE DE LA FANFARE.
20H45. Et ce sera festif.
Depuis trois ans , nous avons vu sur ses fauteuils défoncés des films magnifiques.
Par exemple : Moi toi et tous les autres de Miranda July, Le vieux jardin de Im Sang Soo Locataires de Kim ki Duk, Free zone d'Amos Gitai ...
L'ABC fermerait donc et resurgit l'ombre du multiplex et de ses pop corn...
Nous irons donc à l'APPOLO dorénavant. Qu'y aura-t-il à la place de l'ABC ?

Et de repenser aux cinémas d'avant.
L'Artistic qui n'existe plus ( où j'ai vu Bambi et Rabbi Jacob, premières expériences de cinématographe familial) et le Select qui existe encore, les Studios à Tours , ça doit bien exister encore, les cinémas de Lisbonne avec leur intervalo et leur petit café, Le Volcan au Havre, le teatro micaenlense et les soirées scandaleuses de l'AF, le chiquissime Lucerna du président Havel....

Des nouvelles d'Ody


Une exposition : la maison enchantée


sculptures aériennes, objets rêvés, bibliothèque de livres uniques, masques magiques et autres émerveillements solides.

Où ? espace Lucrèce dans le 17ème arrondissement.
Quand ? jusqu'au 7 février du lundi au vendredi de 9H à 16H30 le mercredi et le samedi 9H13H


La maison enchantée, c'était la rue Simart. J'avais 20 ans. Je répondis un jour à une annonce de Libé pour louer une chambre dans un appartement. Le studio que j'occupais rue des bergers donnait sur la cour et ne voyait jamais la lumière du jour. Il y avait de la moquette sur les murs. En face, je me souviens que c'était la fac d'arts plastiques. Je regardais une fois encore les étudiants entrer et sortir avec leur cartons à dessins. Avec envie et résignation.
Je me souviens que ce jour là sa mère était là et qu' Ody m'offrit une tasse de chocolat . (Mes grands souvenirs ont souvent une saveur. Vous connaissez l'histoire de la Douceur d'Ardèche, cette glace orléanaise avec laquelle Valou me conquit pour la vie.)
Y avait-il d'autres prétendants à occuper cette chambre, je ne sais plus. Je m'installais.
La chambre était claire. Eden était un bébé. La librairie Les mots à la Bouche était au rez de chaussée.
La proximité d'une artiste et de sa liberté d 'être, d'agir, de penser fut une chance inouie. Abasourdie et émerveillée, je regardais Ody mélanger liant acrylique et pigments avec envie.
Ce que sans doute j'aurais aimé être. artiste et libre. Et que je n'étais pas . Minuscule journaliste de programmes télé et bourrée de complexes.
Je me souviens des photos des nappes de papier peintes accrochées sur un pont de Manhattan comme des cerfs-volants.
Je me souviens de ses lunettes en forme de coeur.

Ce soir, j'ai danse orientale à Tonnay-Charente

Merci Gwénaël pour ce petit texte, c'est tout à fait ça.

Julie de Saint-Blanquet : « sortir la danse orientale de son image sulfureuse »

« L’association de danse c’est une deuxième vie pour moi », explique Julie de Saint-Blanquet, 33 ans, présidente d’Etoile des sables. Cette chef de projet d’un fournisseur d’accès internet a fondé l’association l’année où elle a emménagé à Saint-Ouen, en 2005. « J’y consacre tout mon temps libre. Je m’y adonne tous les jours après le travail en tant que bénévole, que ce soit pour promouvoir la culture orientale à travers l’enseignement de la danse en l’enseignant où en suivant des cours pour progresser dans la pratique. J’organise aussi des stages avec des intervenants. Je passe aussi du temps, il le faut bien à l’administration et à la gestion. » Julie a découvert la discipline au cours d’un stage puis l’a pratiquée et a souhaité l’enseigner. Son objectif : modifier le cliché, l’image sulfureuse que les gens ont de cette danse. « On peut la classer comme une danse du monde, traditionnelle, qui convient aux femmes, comme aux hommes de tout âge et type de physique. La pratiquer c’est découvrir une culture, éprouver un bien être et parfois une possibilité de se reconstruire psychologiquement. » Elle participe aussi avec d’autres passionnées à créer une sorte de fédération de la danse orientale.

Propos recueillis par Gwénaël le Morzellec


21 janvier 2008

Les laveuses rêvent parfois d'autres planches....


Le week-end prochain, je déballe un joli cadeau de Noël : deux jours avec Claire Lasne ( Centre dramatique Poitou Charentes) à se demander si tout personnage de théâtre doit être aimé pour être joué.
Quel joli cadeau mais ça fait peur.

Bien sûr, j'ai été Hul, la vieille chouette pleine de puces du petit Chat Miroir mais j'étais travestie. Et ça fait plus de dix ans...
Depuis je ne suis pas remontée sur les planches. J'ai essayé une fois. Je suis allée à un atelier. Il fallait improviser autour d'une chaise. J'ai laissé passer tout le monde. Je suis passée la dernière. Très sérieus
ement, j'ai fait ma petite impro. je suis revenue m'asseoir à ma place. La fille à côté m'a félicitée. " C'était super, qu'elle a dit, j'ai adoré, on aurait dit une des deux Vamps..." Vu que je n'avais ni lunettes, ni fichu, et qu'en plus j'avais fait ma petite impro le plus sérieusement du monde, sans aucune dérision, j'ai ravalé ma salive, j'ai eu très envie de pleurer et je n'y suis jamais plus retournée. Fin du 2ème acte.

Voilà pourquoi aujourd'hui au moment de choisir mon personnage, j'hésite. Comment quelqu'un qui sans effort ressemble à une des Vamps pourrait-elle jouer Macha, la soeur mariée des Trois soeurs, amoureuse de Verchinine.

J'hésite. il y a Saliony qui dit que des bêtises, ou alors la vieille nourrice...
Une semaine passionnante en perspective.

Les trois soeurs : Anton Tchekhov : Patrick Pineau : Saison 2007-2008 : MC93 Bobigny

14 janvier 2008

tout petit musée portatif et de rien du tout : objet N°4



Le nounours de Marie Louise, notre arrière grand-mère qui en avait tricoté deux. Un pour toi et un pour moi. Reste 1. Celui-ci. C'est l'original. Tout mité. Reconverti en poupée vaudou pour les dernière élections. Pauvre vieux petit nounours de 40 ans au moins, pas mérité ça.

11 janvier 2008

Musée de rien du tout ( objet culte N°3) : le marcel à pépé


Ca ne s'appelait pas Marcel mais gilet de peau.
La couleur idéal c'est bleu ciel chiné.
Celui-ci sèche dans la cuisine devant le radiateur. Ce n'est pas l'original.
Son propriétaire a refusé de pauser ( enfin, poser pour les puristes, pourtant, j'avais moi-même fait une petite pause avant de choisir l'orthographe) sous prétexte qu'il faisait froid et qu'il avait le moral dans les chaussettes.
Dommage : un marcel, c'est beau sur le corps, (on disait aussi gilet de corps. ) ça met les épaules en valeur même si on n'est pas très costaud.

On en a glissé un dans une boîte pour le grenier de l'an 2000 à Nantes. Il était élimé, plein de trous , on voyait au travers. Que diront les enfants de nos enfants quand ils iront retirer cette relique en janvier 2100... Que leurs grands-parents étaient bizarres d'avoir mis une vieille guenille à somnoler 100 ans.
Seront-ils sensibles à la poésie de ce morceau de nos vies, usé et plein de trous mais couleur de ciel ?

Et 2008 ? quelques phrases collectées ici et là...


Je copie-colle un message reçu d'un autre Jacques :

"'Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns,
Je vous souhaite des passions,
Je vous souhaite des silences,
Je vous souhaite des chants d'oiseau au réveil...''

Jacques Brel


et un proverbe tchèque proposé par Lucie :



une phrase de Marivaux, recopiée dans Pennac offert par MC :


Dans ce monde il faut être trop bon pour l'être assez "
le jeu de l'amour et du hasard.

07 janvier 2008

Ce qui a fait du bien en 2007


a) L'amour, mes amies minhas amigas, friends, pratele, et soeur, irma, sister, sestra ici et là-bas, les mots, tout près et très loin, mes enfants, le voyage de Céci au Pakistan, les mélos coréens, les BD coréennes, les romancières israéliennes, la littérature norvégienne, les musées de Bâle avec CéciMano, le soleil d'avril à Bâle, traverser le Rhin à Bâle, la chaise de mes rêves, tresser un panier avec M. Lambert grâce à Anne et Françoise, les voyages en train, les gares, les quaiset même les halls de gare, les reflets dans la vitre, les revenants, un petit café ( bica) offert par un barman portugais près de la gare à Amsterdam, un petit nuage, la musique qui tombe du ciel, les lettres, la danse orientale, mon petit accordéon, ma chorale, mon blog, les mails enflammés de MonsieurJacques et les autres plus raisonnés de Monsieur P.
b)Et pour bien commencer l'année de ce qui a fait mal nous ne parlerons pas...

BLOAVEZ MAD

Photo X.


Les vacances sont finies, j'ai à peine pu lever le nez de mon ouvrage. Dorer 4 douzaines de coquilles d'huîtres de Fouras ou de Ploubazlannec, les percer rageusement, accrocher l'étiquette et l'écrire blanc sur noir, aller à la poste et trouver le postier compréhensif... Ah mes amis chers !

Si vous ne l'avez pas eu, patience, il en reste encore quelques unes à poster ... Sinon, réclamez !

Je blague... l'affaire a été rondement menée à Rochefort, à Pordic, à Fleury, à Montreuil et même à Lyon. En 2008, venez à la maison partager une douzaine d'huitres ( oui Sophie, l'huitre , c'est moi) et si vous n'aimez pas ça ( oui Anne, je sais les huîtres et les épinards) , il y aura des crevettes.