26 novembre 2009

Pourquoi


Je recopie les mots d'Agnès qui recopie les mots de Kriss. Et ça devrait pouvoir nous aider.

Auditrices de ma vie, auditeurs de mon coeur, il vous arrive parfois de trouver votre vie quotidienne ennuyeuse, comme une routine, rayée, où tout est établi d’avance. Alors, sans doute vous rêvez d’être embarqués au coeur d’une saga puissante et bouleversante porteuse de bonheurs inouïs et de cataclysmes démesurés. Vous avez envie d’exploration, d’horizons mystérieux, de moeurs étranges, de couleurs et de significations indéchiffrables. Mais le monde vous semble tellement exploré, bah... bof... Et pourtant, il existe un espace invisible, quotidien, faussement anodin, où nous nous aventurons tous les jours sans y penser, qui vaut tous les dépaysements du monde, et peut fournir des questions en quantité suffisante pour ne plus jamais s’ennuyer dans une vie. C’est un espace qui se révèle habité seulement à ceux qui savent le voir. Un rétrécissement de pupilles. La manière dont vos amis se placent autour de votre table quand vous les invitez ; les mystères qui vous poussent à vous asseoir à côté de quelqu’un dans le métro plutôt qu’ailleurs. Mais aussi, tenez, la manière dont vous embrassez vos proches ; ce qui vous agace sans la moindre raison chez vos collègues ; les émotions qu’un frôlement dans un couloir éveille en vous... Mais aussi, plus vertigineux encore, une sorte de monde en creux qui serait aussi vrai sinon plus que celui que nous énonçons, où nous voyons. Les silences qui transgressent les codes non dits ; les rituels que l’on respecte sans même y penser ; la durée d’un regard ou celle d’un silence. Toutes ces choses auxquelles on ne prêtait pas attention jusqu’ici et qui racontent à la fois votre histoire personnelle, celle de votre civilisation, celle de l’espèce dont vous faite partie et qu’on appelle humaine. Et cette espèce humaine possède un carburant invisible et gratuit. C’est lui qui nous fait dire « Pourquoi ? ». Et il suffit de l’appliquer à tout ce qu’on rencontre dans une vie pour voyager à l’infini.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tandem :
C'est en prenant mon thé devant 'Tokyo' que j'appris la nouvelle...en me baladant à ' Londres' que je découvris le texte - je le recopiai aussi-tôt-.
Passé composé, Futur proche...
Offrons nous du Présent.
Biz McdsM

christinecho a dit…

quelle grande voyageuse