06 décembre 2009

Difficile de se perdre si l'on ne sait pas où on va



Je suis très attaché à l’idée que nous ne parlions pas tous la même langue. Non pas pour des questions d’appartenance ou d’enracinement, mais pour la richesse qui en découle. Quand j’étais étudiant à Paris, je me souviens avoir demandé à un ami de me traduire les poèmes de Mallarmé, et la version qu’il en donnait était délirante. Les images changeaient. Il trouvait des équivalences bizarres et ça créait une langue magnifique. C’est ce que j’aime dans la poésie : elle est difficilement traduisible. (...). Je me suis toujours promené dans les marges, à la recherche de microcultures. La multiplicité des langues et la variété des cultures engendrent des difficultés de compréhension qui me semblent très fertiles. Même si ça a parfois empêché certaines idées de voyager et des révolutions de se faire.
J’ai toujours eu une devise : « Difficile de se perdre si l’on ne sait pas où l’on va », et, dans ma vie, la poésie a toujours été un guide. William Burroughs en particulier. ( Jim Jarmush dans l'Espresso de Télérama)


2 commentaires:

agnes a dit…

Hier je suis allee en Belgique et j'ai pense exactement cela, en passant d'une langue a l'autre, sans cesse, en simplement changeant de train.

christinecho a dit…

Moi aussi, c'est bizarre, je suis allée en Belgique sans quitter Canala. Après midi entière à parler de la Belgique avec un Belge voyageur, étonné que des Français puissent aimer la Belgique, sa culture.