Mon facteur a une bicyclette rouge. Il est coréen. S'il pouvait je suis sûre qu'il aimerait m'apporter mon courrier jusqu'à la maison aux volets rouges.
Moi aussi, pour Noël, j'ai reçu une
Bicyclette rouge. Je l'ai gardée précieusement pour ici et ce matin, je l'ai enfourchée et j'ai commencé la lecture de ce manhwa coréen de Kim Dong Hwa.
"être auteur, c'est un peu comme être facteur" dit Kim Dong Hwa
Et toc, ça n'a pas loupé, j'ai eu du courrier : une carte postale de Tozeur, trois CD lyonnais de François Béranger et un roman coréen alléchant , des lettres de
Cesare Pavese via Florilettres,
Merci les amigos... Je me dis qu'il est temps ( et que j'ai le temps) de relire les livres qui m'enchantèrent à 25 ans : tout Pavese, tout Jean Rhys, tout Duras. Sans peur. Avec le bon François en bande son.Mais avant, je vais vous écrire une lettre.
"(...)Souvent, j'ai envie de recevoir une lettre de quelqu'un.
Je souhaite qu'elle soit sur un papier blanc, écrite en bleu.
Alors quand arrivent ces moments, j'écris moi-même une lettre.
Je n'écris pas grand chose. Je demande des nouvelles et j'y ajoute un poème.
Quand je me rends à la poste pour l'envoyer, j'ai l'impression de devenir riche(...)"
KDH
Lettre à Fernanda Pivano, 9 mai 1943
Chère Fernanda,
[...] Chère Fernanda, quand on refuse de m’épouser, au moins a-t-on le devoir de m’indemniser en se faisant une culture et en essayant d’en connaître un peu plus long que moi. Qu’il ne vous arrive pas ce qui m’attend, moi qui jetterai à cinquante ans les bras au cou de mon premier amour et dont les bras retomberont sur ma poitrine, vides et épuisés : n’attendez pas pour savoir lire un livre le temps où vous serez vieille comme la sorcière de la fable et où, pour séduire les jeunes gens, il ne servira plus à rien d’attendre la poésie dans tous ses raffinements. Ou alors, épousez tout de suite le chef de gare et finissons-en.
[...]
Fernanda, on mange peu chez nous et, sur cinq, trois ont attrapé la coqueluche. Je vous attends moi aussi et, dans cette certitude, je vous envoie mes affectueuses pensées, non sans souhaiter me trouver avec vous, seul, dans un petit cabanon, au bord de la mer, tous les deux avec ma coqueluche, à nous taper dans le dos et à confondre nos rugissements. À vous.
Cesarino
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