26 novembre 2008
mercredi, sujet libre
Il devait avoir dans les trois ans, pas plus, il allait mettre ses chaussures. C'était l'heure de la cantine.
Il m'a vu passer devant sa classe et m'a demandé.
Bonjour, T'es qui toi ?
Je lui ai expliqué que j'étais là pour remplacer une maîtresse, que c'était mon travail de remplacer les maîtresses malades.J'ai rajouté les maîtres aussi,pressentant qu'il m'aurait posé la question. Il avait l'air franchement intéressé par mon cas. Il a opiné du chef, puis a regagné son groupe pour aller manger à la cantine, tout à sa réflexion.
Je l'ai revu à la récréation de l'après-midi. Je ne l'ai pas tout de suite reconnu. Il s'est approché et a repris comme si de rien n'était la conversation amorcée en fin de matinée.
"Et toi, quand t'es malade, qui c'est qui te remplace ?"
J'ai eu envie de dire que je n'étais jamais malade, ce qui est presque vrai. C'était bien la première fois qu'on me posait cette question. J'ai dû lui dire que ça dépendait. S'il restait des remplaçants ...
Une rumeur court qu'on va nous supprimer. C'est possible. Tout est devenu possible.
(Orléanaise, je me méfie cependant des rumeurs. Je me souviens des trappes dans les cabines d'essayage de certains magasins qui envoyaient directement les jeunes pucelles à Tombouctou où on les traitait de blanches.)
(Je me souviens aussi, qu'élève, je haïssais les remplaçantes qui osaient s'installer sur le trône. Me voilà bien punie. )
On serait remplacé par une "agence". Drôle de mot. ça me rappelle mes années dans la presse. L'agence de Bourges, l'agence de Niort et la plus belle à entendre : l'agence d'Agen.
Est-ce qu'on deviendra des agents ? Déjà qu'on fait le gendarme.
J'ai hâte de lire la BD de Martin Vidberg dont je viens de découvrir l'existence grâce à Mon beau Sapin. Si je n'avais pas déjà reçu mon cadeau, je mettrais ça sur ma liste et aussi ça
ou encore ça ( un capuccino à Amsterdam.)
ou un bulletin d'adhésion à ça.
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1 commentaire:
Moi aussi!
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