10 juin 2010

Un palais fragile


Querida Juliane, lamento imenso, nao vou poder assistir ao teu casamento , dia 18 de Junho em Postdam...

( Bien qu'elle parle français, je parle portugais avec Juliane qui fut, pendant quelque mois, notre "fille aînée berlinoise")
Chère Juliane, je suis au regret de te dire que je ne viendrais pas à ton mariage, le 18 juin à Postdam.

Cher Nemo, je ne vais pas pouvoir  être chez Fernando, rue de l'Arbalète, dans le Ve (Mouffetard), le samedi 12 juin après-midi - et peut-être le dimanche 13.
Mais je peux visiter les liens  suivants : lezarts-bievre.com   et www. lapanse.com et regarder l'affiche qui est en face de mon lit.


(J' ai rencontré Nemo à Lisbonne mais je ne parle pas portugais avec lui)

C'est parfois dur de vivre si loin de vous...

Heureusement qu'arrivent des lettres, que ferions nous sans la Poste ? , des cadeaux d'anniversaire ( c'est chouette ces anniversaires qui n'en finissent pas) et aujourd'hui, oh, la pince Dymo  coréenne pour écrire des haiku. 



"six mois passés aux côtés d'une femme qui, concentrant en elle la vie même, mua chacun de mes moments en état d'enchantement. Nous construisîmes un fantastique palais dans la nuit, un palais en allumettes très fragile. Au moindre faux mouvement, un pan entier s'effondrait et nous  recommencions encore et encore."
 
J'ouvre le volume des oeuvres complètes de Cesare Pavese par au hasard et je lis fort à propos.

A Maria Cristina Pinelli, 11 février

Chère Maria Cristina
...
Tu te plains de ton exil en Maremme -moi  il y a un bout de temps que je ne crois plus aux exils. Quand j'ai passé deux ans dans le Monferrato, j'avais le sentiment de me rebiffer- je me rends compte maintenant que ce furent des années très belles et je les revoie en pensée et j'y prends plaisir. Celui qui n'est pas heureux où il lui échoit de vivre ( à l'intérieur de certaines limites raisonnables), ne le sera en aucun autre endroit. Je dis cela non pas pour te pousser au désespoir, mais pour insinuer en toi le soupçon  que ces petites années de Pitigliano sont probablement les plus belles années de ta vie.   ...

Je lis aussi avec intérêt le Journal de Henning Mankel tenu à bord d'un des bateaux de la flotille  Ship to Gaza dans un  numéro de Libération miraculeusement arrivé jusqu'ici.
Lui qui vit à Maputo 6 mois par an, dit que vivre là bas lui permet de se décentrer. 


"Je n'ai aucune raison romantique de vivre ici. L'Afrique fait de moi un meilleur Européen, c'est tout".

Et tout ça remplit ma journée.

3 commentaires:

McdsM a dit…

Ces textes sont beaux, ils semblent coller à ma vie du moment. Merci de lire pour nous !

Agnès a dit…

Quel texte celui de Mankel. Oui, comme Madame ci-dessus, j'ai beaucoup aime ta prose d'aujourd'hui, tous ces collages, ces blancs, j'y ai repense dans la journee et l'ai relue ce soir!

christinecho a dit…

ah le collage...et les coïncidences.
Je viens de recevoir les oeuvres complètes de Cesare Pavese, auteur que j'ai dévoré dans ma jeunesse et la lettre que j'ai lu au hasard semblait répondre à ce que je venais d'écrire.
ça me turlupine depuis longtemps ce que dit Mankell
"Mais le but du voyage est plus clair et net encore. Je pense : "L’action confirme la parole." Il est facile de dire qu’on soutient, défend ou combat telle ou telle chose. Mais ce n’est que dans l’action qu’on en apporte la preuve."