30 septembre 2008
Les mots des autres (4)
Je copie et je colle un poème d'Al Berto sur le blog de Joao. Pour les lusofalantes.
Et juste quelques lignes de traduction pour les autres en attendant des jours meilleurs.
há-de flutuar uma cidade no crepúsculo da vida
pensava eu... como seriam felizes as mulheres
à beira mar debruçadas para a luz caiada
remendando o pano das velas espiando o mar
e a longitude do amor embarcado
por vezes
uma gaivota pousava nas águas
outras era o sol que cegava
e um dardo de sangue alastrava pelo linho da noite
os dias lentíssimos... sem ninguém
e nunca me disseram o nome daquele oceano
esperei sentada à porta... dantes escrevia cartas
punha-me a olhar a risca de mar ao fundo da rua
assim envelheci... acreditando que algum homem ao passar
se espantasse com a minha solidão (anos mais tarde, recordo agora, cresceu-me uma pérola no coração. mas estou só, muito só, não tenho a quem a deixar.)
um dia houve
que nunca mais avistei cidades crepusculares
e os barcos deixaram de fazer escala à minha porta
inclino-me de novo para o pano deste século
recomeço a bordar ou a dormir
tanto faz
sempre tive dúvidas que alguma vez me visite a felicidade
Al Berto
J'ai bien essayé de vous le traduire mais une petite migraine m'empêche de remettre en marche la machine rouillée à force de ne pas servir, alors juste un petit passage où il est question d'une perle.
Et jamais ils ne me dirent le nom de cet océan
J'attendis assise à la porte... avant j'écrivais des lettres
Je me mettais à regarder le trait de mer au fond de la rue
Ainsi je vieillis persuadée qu'un homme en passant s'étonnerait de ma solitude
( des années plus tard, je m'en souviens, il me poussa une perle dans le coeur, mais je suis seule, très seule, je n'ai personne à qui la laisser)
29 septembre 2008
A la plage des nonnes, dimanche d'automne
Même si le Tina's café a fermé pour l'hiver (Quel hiver ?). Même si on a dû se passer de son Chili Con Carne...
28 septembre 2008
Les amoureux des autres (1)
Je ne connais pas de plus juste représentation de l'amour que les vols d'amoureux de Chagall.
Alors je lui emprunte pour quelque temps. Les voilà qui survolent la Méditerranée entre Beyrouth et Alexandrie. Il va falloir redonner des couleurs à cette mer. Je ne manque pas de bleu. J'en ai reçu en cadeau.
27 septembre 2008
Les mots des autres (3)
Lorsque j'écris, les choses deviennent – redeviennent – réelles. Ecrire, c'est compenser une absence, c'est aussi un espace de liberté, imaginer des relations qui n'ont jamais existé. Les gens se parlent et ne s'entendent pas. Amants, parents, enfants, tous se loupent, irrémédiablement. La fiction apaise, mais ne donne pas de réponse : Pourquoi est-on aimé ? Pourquoi est-on abandonné ? Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est-ce la fidélité ?
Richard Ford
Hier soir, Anne m'a parlé du livre de Richard Ford qu'elle pensait offrir à F. pour son anniversaire ( 72 ans déjà bon anniversaire) et aujourd'hui ces mots du même sur le blog Zuihitsu que je m'empresse de copier et de coller dans mon sac à mots ( je recouds, je recouds, je panse, je pense).
26 septembre 2008
Le temps était maussade...
Le temps était maussade et les enfants aussi.
Les Açores, c'était beau mais cet endroit, non décidément, ils ne voyaient pas pourquoi on les avait traînés là, à faire cette randonnée sous la pluie, à manger des sandwiches au jambon sous un kiosque à musique en regardant d'horribles canards patauger dans un égout à ciel ouvert. Décidément leurs parents étaient des gens bizarres, à répéter : tu vas voir, c'est magique.
Arrivés là, tu parles, trempés jusqu'aux os, à marcher sur des galets gros comme des obus, vas-y que je me tors la cheville à chaque pas, à gauche une falaise dont on ne voyait pas le haut tellement elle était haute et qui semblait prête à s'abatttre d'une minute à l'autre, d'ailleurs, un peu plus loin elle s'était abattue recouvrant les galets et empêchant le passage. Dommage, on aurait pu aller jusqu'à Agua Retorta, disaient les parents. Tant mieux pensaient les enfants.
Le seul moment amusant de la journée, c'est quand Mano est monté sur un bloc de béton et qu'il a fait la statue.
24 septembre 2008
Les mots des autres (2)
Remplissage de sac à mots avec des mots d'ailleurs
a)Une expression québécoise , lu dans Sud-Ouest cette semaine.
Une famille qui fait le tour du monde en bateau envisageait de "pendre son chapelet à la corde à linge" avant de traverser le Golfe de Gascogne. En français, croiser les doigts, toucher du bois...
b)Un proverbe chinois ( approximatif ) dans le film de Wayne Wang, Un millier d'années de bonnes prières , d'après une nouvelle de Yiyun Li:
Il faut 300 ans de bonnes prières pour traverser un fleuve avec quelqu'un et 3000 ans pour partager son oreiller .
23 septembre 2008
Les photos des autres (1)
Dans le ciel ou sur les chassis du potager du Roy où nous mangeâmes le Bougna kanak.
Sur les murs, dans le labyrinthe, la forme de radoub, dans le bassin de l'Amiral.
Des photos au ras de l'eau, de l'océan. ( Tu entends O ?) de Daniel Nouraud.
et dessus des ombres, les nôtres et celles des autres.
Et des souffleurs de mots avec leurs longs tuyaux noirs et leurs chapeaux noirs et leurs parapluies noirs qui nous susurrent à l'oreille des mots doux que je mets dans ma besace rapiécée pour faire des confitures de mots doux.
Cet hiver, j'en écrirais des tartines. En attendant, il faut cueillir.
Se dorloter exemple - sillonner l'arsenal ensoleillé le samedi avec Sophie, goûter l'alitération et y retourner le dimanche avec Marie.
Je suis plein, dit le panier.
Je suis une figue ( fille) blessée " plus becquété d'oiseaux que dés à coudre" (FV)
De figues. Du figuier de Myriam, le courageux, lui aussi au rendez vous. Et Marie dans l'arbre, comme un oiseau.
Ca sent la confiture et les petits déjeuners de la plage d'Aytré ( le paradis) dans la maison et dans la tête.
Se dorloter - exemple : cueillir des figues en bonne compagnie et en faire des confitures.
Je jaunis, dit le gingko
22 septembre 2008
bleu nuit
20 septembre 2008
Les mots des autres ( 1)
Il y avait un gros trou dans mon sac à mots. J'ai pris mon dé, mon aiguille et mon fil. Je ravaude, je raccommode. Je suis une piètre couturière, ça peut durer longtemps cette reprise. En attendant il reste les mots des autres. des poètes. Même de ceux qui s'ignorent, qui sommeillent ou qui sont morts.
A quoi rêvent les laveuses ? AQRLL?
Hypothèse 1 : c'est du linge sale que t'as mis dans le panier ?
A Ponte de Lima, sur des galets
elles étendent les bannières élimées
de soldats du Christ amochés
des saints suaires en veux-tu
sur la grève
des saints sueurs
des chemises noires aussi
Les sapes du dimanche
elles lavent la java ou y pensent
ta main mes hanches soleils
Elles rêvent mardis gras vendredis saints
des tâches des peines
elles y rêvent
tous les chagrins des gros
les maigres
les maigres chagrins aux muscles maigres
manches retroussées des terrassiers
elles lavent les regards éteints
leur cendre, la cendre des regards
la fièvre des cendres le mercredi
les rêvent grand ouverts
lavent les yeux jeunes vieux
au vent, dans les chemises gonflées
elles rêvent mais jamais
ne prient
elles lavent les cris et les coups
les mauvais, bon dieu de christs soldats,
elles rêvent salé, lavent les
larmes
les cancers
et c'est pêché, ces tâches
ces filets aux quais, rouges
alles râvent au vent, au chemises
aux bonnets,
et se disent,
rouges
"avant les lavandières"
elles rêvent aux voiles
X.J Louis
18 septembre 2008
orangé ?
( 19 poèmes élastiques) Du monde entier - Poésies complètes 1912-1924
Je sais, c'est bien peu. Mais je ne peux pas faire plus. J'ai dû trop parler ( écrire ?) ces derniers mois. Le sac à mots est étrangement vide. Et moi étrangement vidée. Patience. Ou alors les mots des autres ?
1- Journal
Christ
Voici plus d'un an que je n'ai pas pensé à Vous
Depuis que j'ai écrit mon avant-dernier poème Pâques
Ma vie a bien changé depuis
Mais je suis toujours le même
J'ai même voulu devenir peintre
Voici les tableaux que j'ai faits et qui ce soir pendent aux murs
Ils m'ouvrent d'étranges vues sur moi-même qui me font penser à Vous.
Christ
La vie
Voilà ce que j'ai fouillé
Mes peintures me font mal
Tout est orangé.
J'ai passé une triste journée à penser à mes amis
Et à lire le journal
Christ
Vie crucifiée dans le journal grand ouvert que je tiens les bras tendus
Envergures
Fusées
Ebullition
Cris.
On dirait un aéroplane qui tombe.
C'est moi.
Passion
Feu
Romain feuilleton
Journal
On a beau parler de soi-même
Il faut parfois crier
Je suis l'autre
trop sensible
Août 1913
14 septembre 2008
Nouvelle formule ?
On se dit que justement, tiens c'est marrant, on se posait la même question.
Ce blog , né à l'origine pour que Lucie, Naziha, Véronique, Hélène, Anne, Karin et les autres qui étaient loin voient ce qu' il était arrivé aux planches à laver de Prague.
Puis c'est devenu, une espèce de journal. Des petits riens mais presque vital, ça a fini par être quotidien. Pour 30 lecteurs réguliers ( j'ai les noms, au passage, je leur dis encore merci, c'est très agréable d'être lu par vous), une centaine, les jours de grand vent ( j'ai les stats)
Il y a eu l'exposition. La fin d'un chapitre pour en commencer un autre.
Je n'ai rien à dire aujourd'hui, ni hier, ni demain.
Il y a une touche sur le tableau de bord qui dit : " supprimer le blog" " voulez vous vraiment le supprimer ?" Non, mais si je n'ai plus rien à raconter ? " Attends c'est le temps, toute cette pluie, c'est déprimant"me dit une petite voix intérieure "
Change de formule, me crie une voix extérieure de l'autre côté du mur. Deviens hebdomadaire. Mensuelle. Aléatoire.
On verra bien. Tout va bien. Ce n'est pas triste. Il y a aussi une touche qui dit : créer un blog. Pourquoi pas. ça va être dur de trouver un titre aussi beau. Bonne nuit, faites de beaux rêves. On ne saura jamais vraiment à quoi elles rêvent,les laveuses mais l'important c'est qu'elles continuent à rêver...
12 septembre 2008
rituel
demain le A
S'il ne se sauve pas en courant, demain nous étudierons le A sous toutes ses coutures. Foulbazard sera là ( Foulbazard, c'est le poussin jaune, l'orange, c'est Tromboline)
Tromboline et Foulbazard le A de Claude Ponti, école des loisirs, ( merci MC)
Comme un air de déjà vu
10 septembre 2008
Dernières surimpressions avant l'automne
Valérie tente de prendre son envol au lac de feu ( lagoa de fogo)
Manoel à la fabrique de thé de Porto Formoso
Après de maintes tentatives, j'ai enfin compris comment faire des surimpressions. J'ai peur d' avoir abusé ce soir de ce nouveau jouet. C'est ce qui arrivait quand on oubliait de tourner la mollette des appareils photos il y a longtemps. J'aimais bien.
Une autre façon de faire son puzzle.
08 septembre 2008
07 septembre 2008
Remède
Petit miracle
C'était dimanche dernier. Dans la cuisine. j'avais étalé mes butins açoriens récents et anciens. C'est Brigitte qui l'a vu. Parmi les graines ramassées sur le chemin dans la pinède de la Paix. " Tu as vu que ça avait germé ? ".
Non, ça alors ? Déjà.
Mais qu'est-ce qui va sortir de ça ? En tout cas, c'est photogénique et plus facile à photographier que le requin baleine.